Étape 3: Vogealle – Moëde-Anterne

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Etape 3: Refuge de la Vogealle – Refuge de Moëde-Anterne

14 août 2017

7:30 – 16:30
35km, 2600m D+, 2550m D-

Après un bon petit-déjeuner au refuge je file assez rapidement car le programme de la journée est bien chargé. On commence par 900m de descente bien raide pour rejoindre le Giffre, avec un long passage un peu expo (d’autant plus que c’est humide) sous les chalets du Boret. J’emprunte ensuite une piste en très légère descente pour arriver au Fer à Cheval. Vu l’heure matinale je suis seul, c’est pas désagréable de pouvoir en profiter au calme.

Je rejoins ensuite l’entrée du camping qui annonce le début de la longue ascension vers le Buet. Il est 8h30 et une douce odeur de croissants chauds s’échappe de la petite boulangerie du camping; il n’en faut pas plus pour que je m’offre une petite pause chocolatine ! Je me lance ensuite dans la première pente vers le Buet, dans une forêt pas désagréable. Les arbres s’espacent pour laisser place à un grand alpage où le sentier part en balcon avant de descendre doucement jusqu’à un télésiège.

Pointe de sans Bet

On repart ensuite pour une bonne grimpette de presque 600m sur un bon sentier bien régulier jusqu’au refuge du Grenairon. Il est temps de faire une petite pause, d’autant que la terrasse du refuge est idéalement située, avec une vue splendide sur les Fiz, la montagne d’Anterne et le mont Buet. Ce dernier se cache sous un paquet de nuages un peu sombre dont je ne sais pas quoi penser… Je prends le temps d’un succulent fondant aux châtaignes pour évaluer les options: l’alternative est de redescendre pour rejoindre les Fonts, puis de remonter pour traverser le plateau d’Anterne. Ça m’enchante pas trop et à la louche ça fait autant de km et de dénivelé, c’est pas la panacée. Le gardien est peu surpris, mais je décide donc de filer vers le Buet en mettant un bon rythme « au cas où ».
En route vers la Cathédrale

Juste après le refuge, ça montre très franchement sur 400m, puis on reste autour de 2400/2500m pour traverser la cathédrale dans un décor très minéral, limite lunaire, dans lequel je croise quelques vieux bouquetins mâles posés paisiblement. Je continue à surveiller les nuages au sommet du coin de l’oeil, mais ça ne semble pas vouloir virer à l’orage, tant mieux. Je me lance ensuite dans les 300m de bonne pente vers l’arête du Buet, dans un schiste « mi-cuit » bien stable. En débouchant sur l’arête je découvre avec joie que l’autre versant est beaucoup plus dégagé, je vais même pouvoir un peu profiter de la vue.
Bouquetin sur l’arête du Buet

Je croise encore un bouquetin sur l’arête, puis attaque un passage câblé assez sympa, où il faut pas mal poser les mains, tout comme j’aime. La suite de l’arête est plutôt débonnaire, je croise quelques personnes et arrive tranquillement à la table d’orientation. On a pas le superbe panorama des beaux jours, mais quelques points de vue furtifs entre deux nuages. C’est pas si mal, j’en espérais pas tant en tout cas. Je commence a descendre un peu au pif pour me rendre compte que file vers l’arête des Cristaux comme un âne ! Je corrige le tir rapidement et reprend l’itinéraire normal. Juste après l’abri Pictet je repasse sous le plafond nuageux et la vue est vraiment plaisante sur le vallon de Bérard.
Vallon de Bérard, Aiguilles Rouges et Aiguille Verte dans les nuages

Le sentier est vraiment bon et je trottine tranquillement jusqu’au col de Salenton. Il y a un peu de monde mais ça reste paisible. Après une dernière belle descente de 400m, il reste 4 ou 5 km à plat pour rejoindre le refuge, sur un joli chemin en balcon dans des alpages bien verts (quelques superbes emplacements pour bivouaquer d’ailleurs). J’arrive au refuge plus tôt que prévu; c’est assez contrasté par rapport à l’étape précédente, le refuge est énorme (et bondé), les emplacements de bivouac sont pas terribles… Mais on a une belle vue sur les 3 Monts et l’Aiguille Verte. Bonne surprise au dîner, je retrouve le vététiste de la première étape, avec qui on se raconte notre début de périple.
Vallée de la Diosaz