Du Lac Léman à la Méditerranée

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Alors que je n’y avais plus mis les pieds depuis de nombreuses années, je suis retourné 3 fois dans les Alpes en 2016: Alta Via 2 dans les Dolomites, GR54 autour des Écrins et une semaine autour du Mont Blanc. Ça change un peu des Pyrénées, et j’avais bien envie d’y retourner cet été…

L’idée de traverser les Alpes françaises du Lac Léman à la Méditerranée a tout doucement fait son chemin, l’itinéraire s’est affiné, et après quelques week-ends dans les Pyrénées pour peaufiner tout ça, il était temps d’arpenter les sentiers alpins à nouveau.

L’itinéraire

J’ai d’abord regardé le tracé du GR5 et de ses variantes, c’est l’itinéraire qui vient en premier à l’esprit quand on attaque un tel chantier. Mais ce GR reste un peu trop au fond des vallées à mon goût, et contourne d’assez loin certains sommets intéressants, surtout dans sa partie Sud. J’ai donc commencé à imaginer un tracé moins direct, peut-être un peu plus « montagnard ». Et j’ai inévitablement fini par découvrir le topo « Trans’Alpes » de Jérôme Bonneaux.

Je me suis donc fortement inspiré de cet itinéraire, auquel j’ai apporté deux variantes principales:

  • Contournement du massif du Mont Blanc par l’Ouest (pour passer chez un ami aux Contamines)
  • Traversée un peu plus exhaustive de la Vanoise et passage par Briançon (au lieu de couper vers le massif du Mont Cenis et le Val Troncea)
L’itinéraire prévu au départ

Contenu du sac

Pour cette grosse ballade, j’ai décidé d’appliquer la même méthode que dans les Écrins, i.e. je dors sous la tente et je mange en gîte refuge. C’était pour moi le meilleur compromis:

  • Pas besoin de se prendre la tête avec des réservations de refuge, il y a en général toujours moyen de rajouter une assiette au dernier moment pour le dîner. Dans la mesure du possible j’essaie de prévenir de mon arrivée au plus tard en début d’après-midi, mais avoir sa tente donne quand même une bonne flexibilité sur la longueur des étapes
  • Sac plus léger car très peu de nourriture (juste de quoi grignoter en journée, soit quelques barres de céréales, des fruits secs et/ou un paquet de biscuits
  • Garantie (ou presque…) d’un repas consistant le soir pour recharger les batteries et d’un bon petit-déj’ pour bien démarrer la journée. J’ai trop souvent tendance à me sous-alimenter quand je pars en autonomie, ça passe sur 3 jours mais pas sur 3 semaines !
  • Etant seul la journée, ça permet de voir du monde le soir et de ne pas se transformer complètement en ours mal léché après une dizaine de jours. Qui plus est le dîner en refuge est aussi l’occasion de prendre la météo, d’échanger des tuyaux entre randonneurs, etc…

Voilà donc ce que j’ai mis dans mon sac; ça n’est pas une liste absolue, chacun à ses petites habitudes et ses préférences 😉

  • Sac de couchage
  • Matelas gonflable (et de quoi faire une réparation de fortune)
  • Sac à viande
  • Doudoune légère
  • Sac de compression étanche pour le duvet et la doudoune
  • Tente double paroi
  • Couverture de survie épaisse (sert aussi de bâche pour la tente sur les sols abrasifs)
  • Veste coupe-vent/imper
  • Pantalon de pluie
  • Chapeau
  • Lunettes de soleil
  • 2 T-shirts synthétiques de rechange
  • 2 paires de chaussettes de rechange
  • Micro-polaire
  • 2 Buffs
  • 1 caleçon (pour le soir)
  • 1 pantalon léger (pour le soir)
  • 1 paire de tongs pour le soir
  • Sursac
  • Petite serviette microfibre
  • Savon d’Alep
  • Brosse à dent
  • Tube de dentifrice (échantillon offert par le dentiste)
  • Liseuse
  • Frontale
  • Téléphone (avec les cartes)
  • Paire d’écouteurs
  • Batterie avec son câble et l’adaptateur secteur
  • Montre-altimètre
  • Tube de Nok
  • Tube de crème solaire
  • Quelques mètres de strap
  • Mini-trousse de soins (quelques coton-tige à la betadine pour désinfecter, 3 ou 4 pansements, un tulle gras, 2 ibuprofène et 2 Doliprane
  • Couteau
  • Quelques chèques vierges, des espèces, des chèques-vacances, carte bleue, carte vitale et licence FFME
  • Barres de céréales
  • Mélange de fruits secs
  • Filtre à eau avec sa flasque souple pour l’eau « sale »
  • Bidon de 750ml
  • Flasque de 600ml
  • Flasque de secours de 500ml (en cas de longue portion sans eau)
Le contenu du sac avant emballage

Ce qui selon la quantité d’eau emportée donne un sac entre 7 et 8kg environ. C’est encore assez lourd, mais avec ce sac ça permet tout de même de bien trottiner dans les descentes un tant soit peu roulantes.
Beaucoup de gens que j’ai croisé ce sont étonné de la légèreté et du faible volume de mon sac, la plupart ayant plus gros et plus lourd pour faire un tour d’une semaine en dormant en refuge. Il n’y a pas de secrets, il faut sacrifier un peu de confort le soir pour gagner du confort en journée !

Tout ça rentrait assez bien dans mon sac d’une vingtaine de litres. En plus du sac j’avais également sur moi une paire de chaussures tige basse mais bien renforcée (pas des chaussures de courses donc), chaussettes, short, T-shirt, et paire de bâtons.

Le sac bien rempli

Après de longues heures passées dans le train et le bus, j’arrive enfin à Evian le 11 août, sous un ciel pour le moins maussade. Je passe rapidement à la poste pour m’envoyer un colis en poste restante à Modane, avec des T-shirts et chaussettes propres, des barres de céréales, et deux trois bricoles au cas où (a posteriori, c’était vraiment pas indispensable…)

Reste 6 ou 7km de marche, d’abord en longeant le lac, puis sans grand intérêt le long de la route nationale pour rejoindre le camping de Lugrin, le plus proche de la frontière suisse.